Sans blague ! L’élection présidentielle 2010 a été de nouveau un échec pour les leaders politiques de l’opposition togolaise. Ce n’est peut être pas une surprise pour tout bon observateur de la vie politique de notre pays, mais au moins cette fois-ci l’échec n’était pas du coté du peuple, et pour cause : la maturité de la population a été hautement démontrée par le manque de violence au lendemain de la présidentielle.
Les Togolais sont arrivés à éviter la violence, non pas parce-que le parti au pouvoir en avait fait son mot d’ordre de campagne pré-électorale, pour pouvoir se "blanchir" à la face du monde, mais tout simplement parce que les Togolais ont finalement compris, qu’ils n’ont pas encore entre leurs mains les dirigeants qu’ils méritent.
Ne soyons pas dupes. Si demain les manifestations actuellement organisées par l’opposition tournent à la violence, ou perdurent et commencent par empêcher certains dignitaires de la mafia togolaise de dormir, le parti au pouvoir n’hésiterait pas un seul instant à revenir à ses vieilles habitudes. Après tout, les chefs de milices du Rassemblement du Peuple Togolais (RPT), et les meneurs de basses besognes ne courent-ils pas encore allègrement nos rues depuis leur dernière grande sortie de 2005 où ils ont mis à mort au moins 500 de nos concitoyens en moins de deux semaines.
Le bras armé du RPT n’a pas perdu la main juste parce que ses dirigeants auraient changée la couleur de leurs treillis militaires ou mis un bandeau de paix autour de leurs bras. N’est-ce pas que ce sont les mêmes FAT (Forces Armées Togolaises) qui se retrouvent derrière la FOSEP (Force Sécurité Election Présidentielle) ? Cela fait à mon avis, déjà trop de "forces" pour notre petit pays, et même si entre nous il n’y a pas lieu de confondre les "fous" (qui nous tapent dessus sans distinction) avec les "filous" (qui volent les urnes sans aucune honte après les élections), c’est toujours avec la même "FORCE" que nos concitoyens sont tabassés par la police dite anti-émeute, à chaque manifestation pacifique de l’opposition.
N’allez donc pas me dire que c’est grâce à Faure (l’actuel Président togolais dont la victoire aux dernières élections reste toujours contestable) que le FRAC (Front Républicain pour l’Alternance et le Changement) arrive à faire de la résistance depuis sa dernière « défaite électorale ». NON ! Je ne vous croirais pas, et pour cause : ce qui a réellement changé au Togo cette année, c’est tout simplement le peuple, qui finalement est devenu assez mature pour comprendre que les leaders politiques, n’avaient en réalité jamais eu assez de vision, ni de stratégie politique pour bouter dehors le parti au pouvoir ou du moins pour anticiper ses réactions. De là à croire que les leaders politiques de l’opposition Togolaise sont plus que des aveugles, il n’y a qu’un pas. Ce sont à mon avis des « I » voiriens » (des bons voyants qui jouent aux malvoyants).
C’est vrai qu’en faisant une certaine comparaison avec la situation politique actuelle de la Côte d’Ivoire, on pourrait être amené à croire que le blocage politique au Togo qui nous pousse à ne « voter massivement » que pour le seul et même parti politique RPT, serait différent de la situation ivoirienne où les leaders politiques eux, se refusent tout simplement à faire voter leur peuple et continuent de jouer au jeu du chat et de la souris, histoire de prolonger le plus possible leur mandat, et continuer tranquillement à vivre sur le dos de leurs "con- citoyens" comme de véritable parasites. N’empêche qu’entre les opposants de la Côte d’ivoire, qui ont su faire parler les armes à un moment de l’histoire de leur pays et se doivent de rembourser les marchands d’armes avant de céder leur place, l’opposition togolaise elle n’a toujours eu peur que des armes, et n’a jamais vraiment rendu compte au peuple de ses collectes d’argent, j’entends l’argent collecté à la diaspora surtout…et aux Nana- Benz qu’elle a contribué à ruiner.(J’avais toujours cru que ses collectes serviraient a doter l’opposition togolaise d’une arme atomique contre le RPT). La similitude reste pourtant la même, et consiste : à faire du sur-place, à refuser de faire avancer nos pays, voire toute l’Afrique, et à se maintenir dans une position de "sangsues" vivants du sang de nos populations. Pourtant ce ne sont pas les stratégies qui manquent pour faire avancer l’Afrique, que diantre !
Quelle mouche a donc pu piquer les dirigeants de l’opposition au Togo pour qu’ils ne soient jamais arrivés à prévoir les réactions de leur adversaire d’en face, ou à parler d’une seule voix pour obtenir la victoire, avant de faire apparaître leurs divergences idéologiques (si idéologie et/ou divergence il y a encore) ? Est-ce la première fois que le RPT emporte le matériel de vote après une élection ? (Un stockage gratuit sur internet des donnés informatiques et résultats des votes aurait pu être prévu). Est-ce que c’est la première fois que le R.P.T intimide la population en procédant à des arrestations après une élection ? Je dis NON ! Pourtant l’opposition togolaise est restée la même : couille molle (excusez moi l’expression), pleurnicharde, toujours tournée vers Dieu, ou vers une Communauté Internationale qui a d’autres chats plus échaudés à fouetter, et ne viens au secours d’un pays que si son intérêt est en jeu, ou si finalement et seulement un génocide est commis…(Il m’est difficile d’imaginer combien de personnes resterons encore à dénombrer au Togo après un génocide).
Oh je vois ! La triste vérité, c’est que nos leaders sont en fait restés les mêmes, toujours égal à eux-mêmes : toujours prêts à se glisser entre eux des peaux de banane sous les chaussures sans jamais réellement faire face au véritable adversaire avec qui ils vont "sympathiser", voire même aller prendre des sous les nuits quand le peuple dort et que l’armée veille (d’où le manque de respect des Forces Armées Togolaises pour nos hommes politiques), juste un peu comme chez les Ivoiriens (si vous voyez ce que je veux dire…). C’est plutôt nous [le peuple] qui ne comprenons…(Pardon), ne voyons rien à leur jeu politique.
Au fait la politique : c’est à ce qu’il paraît, un boulot comme tout autre, il faut bien pouvoir en vivre et c’est bien vrai. That’s right!
Peut être que la différence entre les Togolais et les Ivoiriens, reste encore qu’en Côte d’Ivoire la France n’est plus considérée comme un messie, alors qu’au Togo on continue de croire que tout doit nous venir ou nous être dicté depuis la France. N’est-ce pas qu’à la veille de la Présidentielle au Togo tous les candidats à l’élection étaient à Ouagadougou pour voir le "porte parole de la France en Afrique de l’Ouest", puis en France parce qu’ils croyaient y rencontrer un grand représentant de l’Elysée, mais n’en sont revenus que pour se voir réduire en un groupe hétéroclite appelé front ? La réalité est qu’ils étaient si mal organisés qu’ils n’ont réussi qu’à se complètement fracasser ("FRAC-asser") la gueule, parce qu’ils n’ont pas su comprendre qu’au Togo le combat reste inégal, et que l’opposition togolaise tant qu’elle n’aurait pas sa branche armée ou aurait le support de l’Armée togolaise ne pourra assumer une quelconque revendication pacifique, ni réclamer une quelconque victoire après une élection. C’est juste une question d’équilibre des forces et c’est une réalité que l’opposition togolaise ne veut pas regarder en face et cherche à ignorer. L’équilibre n’est pas dans l’opposition d’une population aux mains nues à une armée avec laquelle on n’entretien aucun lien de confiance et à laquelle on continue de donner la trouille à travers nos discours. Pourquoi au Togo l’opposition après avoir cherché à diaboliser l’Armée et à la rendre responsable de tous les "services rendus" aux sombres individus qui nous gouvernent, ne chercherait pas à l’attirer plutôt dans son camp en lui promettant mieux que l’adversaire lui offre, c'est-à-dire mieux que sa survie quotidienne : un avenir meilleur, une retraite assurée par exemple. Mon père disait toujours, que si on n’arrive pas à pousser un objet, alors il faut penser plutôt à le tirer.
Au fait combien gagnent nos généraux, nos caporaux, nos sergents et autres une fois envoyés à la retraite ? Quel est leur sort, leur devenir après cinq ou dix ans quand ils ne sont plus dans l’armée? Ce sont là de simples réflexions avec lesquelles on pourrait commencer à ouvrir les yeux de nos hommes en uniforme et les mettre du côté du peuple plutôt que du club d’amis dont ils sont aujourd’hui les esclaves… Vrai ou Faux ?
C’est malheureux combien le chemin de croix des togolais peut continuer au delà de la Pâques, mais personnellement je crois que tant que nous continueront de croire au Père Noël, ou au Bon Dieu pour descendre libérer notre pays, notre liberté risque de s’éloigner chaque jour un peu plus. Notre paradis ne sera donc jamais pour demain, tant que la stratégie restera la même chez nos leaders politiques. La conquête de notre liberté au Togo, n’est pas dans les marches de protestation sur les sols étrangers dans des pays comme l’Amérique, l’Allemagne ou le Canada et même la France, qui se sont battus en leur temps et sacrifié le sang de leur fils pour obtenir et sauvegarder leur liberté, mais bel et bien dans notre propre pays, avec la contribution de toutes nos filles et fils (y compris les soldats) épris de liberté. Une phrase qui revient souvent dans la bouche des americains est que : Freedom is not free! En quelque sorte, la liberté ne s’obtient pas librement ou facilement ? C’est un mauvais rêve que de croire qu’Obama viendra libérer le Togo à la place des Togolais eux-mêmes, mais un bon rêve que de croire que le Togo pourra un jour se libérer grâce à ses propres fils. C’est cela l’indépendance!
Il est donc temps que nos yeux s’ouvrent beaucoup plus grand, après nos cinquante années dits d’indépendance, et qu’un nouveau modèle de l’opposition s’installe enfin dans notre pays.
Je me permettrais toutefois encore une dernière fois de donner un conseil à nos leaders politiques de l’opposition Togolaise s’ils ne veulent pas finir comme des incapables et disparaître pour de bon, de la scène politique de notre pays comme de véritables dinosaures politiques. La victoire est encore possible à condition que les actions soient mieux organisées et qu’on se donne la chance et la volonté de vaincre:
1- Regroupez-vous ! Petits perdants comme gros perdants (CAR, UFC, CDPA, OBUTS… etc.), oubliez le FRAC et oubliez vos divergences, puis formez un mouvement qui représente tous les partis absents, et /ou aigris de la dernière élection.
2- Mettez par écrit noir sur blanc, un document clair contenant le pacte qui symbolisera votre union, et qui soit assorti d’un véritable plan d’action et d’un programme de redressement du pays.
3- Parlez d’une seule voix à la population et à l’armée (j’insiste : PARLEZ A L’ARMEE, PARLEZ AVEC L’ARMEE !), puis allez en rang serré frapper à la porte de tous les consulats au Togo pour prendre la Communauté Internationale à témoin des revendications du peuple, avant de marcher devant la population (pas derrière ou entre la foule!) pour aller prendre d’assaut le pouvoir, et vous verrez si nous [le peuple] ne marcherons pas sur Lomé- II ? (Je n’irai personnellement pas les mains nues bien-sur!)
Vivement une meilleure vision pour nos leaders ou alors qu’ils disparaissent le plus vite possible, pour que naisse une véritable relève de la "vieille garde", afin que renaisse chez les Togolais un nouvel espoir de conquête de la démocratie, et que le vent de la misère tourne définitivement de direction dans ce pays que j’aime tant !