Autant entrer dans le vif du sujet tout de suite, et dire que je ne suis pas contre l’envoi de nourriture aux victimes de la famine en Somalie, mais je ne donnerai pas un centime de ma fortune personnelle (si j’en avais) pour sauver les somaliens si cet argent devra servir à les aider à récupérer assez de force pour reprendre les armes et s’entretuer une fois que la famine sera passée.
J’ai eu la malchance (ou la chance) de vivre les pires moments que l’Amérique a pu connaitre ces dernières années en matière de calamités naturelles, et je peux dire qu’après l’effroi du dernier tremblement de terre dans la région de Washington D.C, le passage de l’ouragan "Irène " et les inondations dues aux pluies qui sont tombées sur la côte Est pendant une semaine sans interruption alors que les forêts étaient au contraire en feu dans le Texas, il est normal que chaque pays se préoccupe avant tout de sauver sa propre population plutôt que de penser à sauver ses voisins.
Seulement voilà, je suis de ceux –là qui sauveraient les autres avant que de penser à se sauver eux-mêmes. Les autres pour moi ce sont ses enfants innocents, ses femmes amaigries, bref ses populations sans défense qui meurent dans la corne de l’Afrique, je ne dirais pas à cause seulement d’une sécheresse qui dure, mais à cause surtout de ce que j’appellerais la bêtise humaine.
La bêtise humaine en Somalie, c’est de continuer par se faire la guerre entre fils d’un même pays quand les armes avec lesquels on s’entretue ne sont même pas fabriquées en Afrique, mais par d’autres pays qui sont eux épargnés par la sécheresse, ou la guerre, et prospèrent grâce justement aux trafics d’armes ; ces armes que la Somalie ne pourra et ne devrait jamais essayer de fabriquer d’ailleurs, au mépris de son agriculture. Bien sûr il se trouverait quelque part, quelqu’un pour me traiter de lunatique parce que pour lui la sécheresse serait avant tout une calamité naturelle, que même sans la guerre la Somalie ne saura pas éviter. C’est justement là que j’aimerais en venir avec mes « idées farfelues sorties de la science fiction », pour dire que si j’étais somalien, je serais parmi les premiers à avoir tiré une leçon de la famine de 1992,qui avait fait plus de 300 000 morts dans le pays et chercherais depuis ce temps à investir non pas dans l’achat des armes, mais dans la recherche des méthodes d’irrigation des terres, s’il le faut à partir de la source intarissable d’eau qu’est la mer dont le pays ne manque pas. N’est-ce pas que cela se fait déjà dans certains pays comme la Chypre? Ce serait un meilleur sport de chercher à vider la mer de son sel pour l’utiliser comme une eau potable pour la consommation de la population, l’élevage ou l’agriculture, plutôt que d’aller s’essayer au piratage des mers et gagner ainsi de l’argent facile pour juste courir s’acheter ensuite des armes afin d’aller combattre ses propres frères, et cela justement pour des terres ou des richesses qu’on n’arrive finalement, ou qu’on ne sait même pas gérer.
Les somaliens (je l’assume personnellement) doivent par la mauvaise gestion qu’ils font de leur pays, donner un mal d’estomac à tout africain qui se respecte. C’est une honte à mon avis pour toute l’Afrique, que de voir ce pays continuer par s’armer pour se livrer à une guerre fratricide absurde, ou soit disant pour se défendre contre les envahisseurs quand ceux-ci laissent leurs populations et problèmes personnelles pour voler à leur secours. C’est un comportement digne de grands enfants gâtés que d’attendre sans rien faire, que le monde entier se cotise pour venir nourrir au biberon une population dont on a la charge ou qu’on se dit défendre contre Dieu seul sait quel danger.
C’est en tout cas la seule raison personnelle qui me force à me mettre en colère contre mes frères somaliens et m’empêche d’avoir le courage malgré que je n’arrive pas à supporter de voir toute une population mourir de faim et de soif, de voler à leur secours, et cela parce que j’ai la ferme conviction que mon aide restera inutile, puisqu’une fois que les somaliens retrouveront toutes leurs forces, ce serait pour aller de nouveau pirater les mers, ou s’armer pour retourner s’entretuer, abandonnant ainsi de nouveau leurs femmes et enfants à une famine pourtant prévisible. A quoi sert donc de leur donner à manger si à la fin de l’opération il faudra encore compter avec le même nombre de morts et de refugiés.
Si je dois aider la Somalie ce sera à une seule condition : que celui qui veut manger se débarrasse définitivement de son arme de combat, et accepte de faire la paix avec son voisin. Une fois que la population somalienne sera désarmée on pourra enfin parler de développement, d’agriculture ou de prévention des sécheresses et de lutte contre la famine dans les années à venir.
Que les mauvaises langues qui me traiteront de cruel ne se cachent pas derrière des arguments comme : « ce sont les rebelles qui ont les armes et pas la population …», je répondrais tout de suite qu’il faudra bien commencer par quelque part, et que si les rebelles commencent eux aussi par vraiment sentir la faim, ils viendront rendre leurs armes pour venir chercher de la nourriture, et verront certainement d’un autre œil les problèmes de leur pays.
L’Afrique n’a pas besoin d’armes, ni de guerres.
L’Afrique n’a pas besoin de mendier auprès du reste du monde pour nourrir ses enfants. Nous sommes un continent riche et devons en être fier et en prendre soin.
L’Afrique a besoin de paix et d’une solution radicale, définitive et durable pour sortir de sa misère.
Ce n’est pas en continuant de s’entretuer pour souvent des richesses qui ne profitent qu’aux autres continents que nos pays pourront un jour se développer.
Assez de ces mains tendues vers l’Europe, l’Amérique ou l’Asie.
Assez de ces dirigeants (véritables mendiants en vestes et cravates) qui ne réfléchissent qu’avec leurs ventres et jamais avec leurs têtes.
C’est désormais aux populations de mieux s’organiser pour arrêter la descente en enfer de notre continent.
C’est à la population Somalienne d’ouvrir grand ses yeux pour désormais prendre des mesures contre les soit disant rebelles ou contre des dirigeants corrompus qui n’arrivent même pas à les sauver des catastrophes naturelles.
Des catastrophes naturelles, il y en a partout dans le monde et il y en aura toujours, c’est aux hommes de savoir se prévenir contre, et ce n’est pas en utilisant des armes à feu, mais plutôt en s’armant d’intelligence, d’ingéniosité et de savoir faire. Si les Nations Unies voulaient vraiment aider la Somalie, c’est à mon humble avis le moment de le faire en lançant un programme : « armes contre nourriture » censée ramener la paix et la prospérité dans ce pays délabré. Au moins je l’espère une telle opération aura plus de succès dans l’histoire de l’humanité que l’opération : « pétrole contre nourriture » lancée en Irak en 1996 sous Saddam Hussein au lendemain de la guerre de Koweït. C’est vrai qu’on se demande parfois à quoi sert une organisation comme les Nations Unies qui ferment les yeux sur les trafics d’armes et les guerres, pour ensuite laisser couler des larmes parce que les populations ne meurent plus de plomb chaud mais de famine. Si les Somaliens eux-mêmes étaient assez malins, ils devraient comprendre que la famine n’est qu’une manière divine de les rappeler à l’ordre et leur donner une dernière occasion de se réconcilier, et de panser les plaies causées par tant d’années de guerre inutile. C’est l’ultime occasion pour eux de procéder enfin au développement de leur pays, plutôt que de continuer par tourner en rond dans ce cercle vicieux qu’est la guerre fratricide et l’asservissement par les armes de leur propre population, qui ne demande j’en suis certain : rien d’autre que de vivre en paix !
Fait à Washington D.C ce 29 Septembre 2011
Par : Kouassi KLOUSSE
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P.S : Prière lire aussi du même auteur : A quoi servent les armées africaines?
sur www.Africatime.com ((Libre antenne 11/03/2011).