Première partie (Avril 2012)
C'est ainsi que tout le pays savait que
Kpatcha Gnassingbé par exemple se prenait pour le président de la république au
nord du pays, avant même que ne soit évoquée plus tard l'idée d'un coup d'état
fomenté par lui, contre son frère l’actuel chef de l’Etat togolais. De même, il
n'est pas surprenant de voir aujourd'hui la création par le fils de
l'ancien dictateur Gnassingbé Eyadéma d'un nouveau parti politique appelé UNIR
(l'Union pour la République) pour remplacer l'ancien Rassemblement du Peuple
Togolais (RPT) créé par son père en 1969.
Le travail de remplacement n'aura pas
été contraignant et était prévisible pour qui connaît le fonctionnement des
partis politiques au Togo.
Qui donc en effet ne savait pas
qu'après l’introduction aux togolais de l’idée de réconciliation, nos
dirigeants actuels n'allaient pas introduire la notion d'unité, et remplacer le
parti vomi (RPT), par un autre mieux accepté par une population qui n’est
toujours pas arrivée à digérer le Coup d’Etat sanglant de 2005 dans notre pays?
Pour tout bon observateur,
de la vie politique togolaise, le RPT-UNIR, ne vient là une fois encore que
de prendre au piège les partis de l'opposition en prévision des
prochaines élections présidentielles de 2015. Malheureusement cependant, et
comme à leur habitude, ces partis iront une fois encore se casser le
nez dans un piège que toute personne censée aurait pu facilement flairer à
distance. C’est dire que les leaders de l’opposition au Togo ont toujours
manqué de bon sens, plongés qu’ils sont dans leurs ego et calculs
personnels habituels.
Les dés
en 2015 sont déjà en train d'être bien pipés, et l’UNIR ne vient de se mettre
en place que pour mieux désunir les Togolais.
Si donc
les loups du RPT se voient obligés de se couvrir d'une peau d'agneau :
c'est pour mieux pouvoir attirer les brebis de l’opposition dans
leur jeu de réconciliation afin de pouvoir au moment opportun bien
les croquer dans la soupe des élections à venir au Togo, qu’elles soient
législatives ou présidentielles.
Le Rassemblement du
Peuple Togolais qui est devenu le parti des vétérans, se devait de se faire une
peau neuve, et l'Union pour la République qui ne vient que de voir
le jour est parti pour connaitre sa petite enfance, son adolescence,
une bonne jeunesse et plus tard une vieillesse que dis-je, l’éternité... Bref
la nouvelle dictature qui ne dit pas son nom a encore de très beaux jours
devant elle à moins que d’ici là, un trouble-fête du genre de Kpatcha
Gnassingbé ne sorte de sa prison pour venir enfin porter un véritable coup de
grâce au régime actuel. Pour l’instant il y restera encore dans sa prison, et
n’en sortira que le jour où tout danger sera écarté de le voir prendre de force
la place de son frère. Bien sûr que l'hypothèse de le voir sortir de prison
suite à une grâce présidentielle qui n'interviendra qu'après un ou deux autres
mandats de l'actuel Président de la République, ne sera pas surprenant car
destiné à mieux rentrer dans la cervelle des togolais la notion de bonté, de
magnanimité et d’apaisement d'un Président qui ne prônerait rien d'autre que
l'unité et la réconciliation : une ruse bien connue et plusieurs fois déjà
utilisée par Feu Eyadema. Un Président de la République qui serait donc
prêt à redemander pardon au peuple togolais, à chaque instant que cela
s'avérerait nécessaire, sans pour autant être prêt à pardonner ou à demander
pardon à son propre frère. Souvenez-vous juste des discours du « Dieu de la
terre » (- alias Gnassingbé père) au lendemain du crash de son avion à
Sarakawa, quand il disait à qui voulait l’entendre : « - Si ce que je
fais est mauvais que Dieu me barre la route, mais si-ce que je fais est bon,
qu’il me laisse continuer». ( Il était plus que sûr que Dieu jamais ne
descendrait du ciel pour lui barrer la route de la présidence à vie).
Attendons-nous enfin d’ici peu à de nombreux autres vrais ou faux nettoyages de
l’armée, ou au sein même de la famille du Chef de l’Etat actuel.
Eh bien
tout ceci n'est que la faute d'une opposition togolaise qui déjà à ce jour
n'est pas arrivée à s'unir comme un seul homme, pour mettre en place au moins
une stratégie
gagnante face au
RPT-UNIR.
Deuxième partie (Février à Mars 2014) :
S’il est vrai
que face à un candidat unique choisi et accepté par toute l’opposition, le
parti UNIR actuellement au pouvoir au Togo ne verra que du feu aux
prochaines élections présidentielles, il va s’en dire cependant que le choix du
candidat reste aujourd’hui une autre équation à résoudre pour
les Togolais.
Qui en
effet, au sein de l’opposition politique togolaise actuelle peut honnêtement se
dire éligible parce que « assez propre » politiquement parlant, pour
représenter avec charisme le peuple togolais en 2015. Qu’on nous donne un seul
nom après avoir passé tous les chefs de parti au tamis, et il y aurait
certainement toujours un problème quelque part pour nous faire croire que la
victoire en 2015 ne serait pas du côté du peuple.
Qui ne
sait pas en effet que tous les chefs actuels de partis ont au moins une fois
été soudoyés ou corrompus par le parti au pouvoir, ou encore qu’ils manquent
terriblement de charisme et de stratégie pour prétendre affronter de manière
isolée le pouvoir en place ?
Il va donc
falloir à l’opposition togolaise de repenser non seulement toute sa
stratégie de lutte pour 2015, mais d’abord et surtout redéfinir le calibre
même du leader à présenter pour être sûr d’abattre du premier coup le candidat
autoproclamé de l’UNIR qu’est Faure Gnassingbé. Une chose est sûre
cependant : seule l’unité de l’opposition pourra gagner en 2015, et il ne
peut pas y avoir d’unité là où il n’existe pas de confiance. Malheureusement
cette confiance n’existe pas encore entre les partis de l’opposition, ni entre
leurs leaders et pire, entre eux et le peuple. L’élection présidentielle de
2015 s’annonce donc déjà chaotique et se présente à priori comme un véritable
gâchis pour le Togo, si aucune nouvelle alternative ne se présente d’ici là,
qui vienne enfin corriger toutes les erreurs passée de l’opposition
togolaise.
La racine
à notre mal serait donc de n’avoir pas le courage de tout recommencer au Togo
avec une nouvelle base, de nouveaux leaders qui n’auraient de comptes à rendre
en privé ou en public, à aucun des partis politiques actuels
(j’entends : ni à l’opposition ni au pouvoir en place), mais qui soient
prêts à rendre tous les comptes au peuple, rien qu’au peuple et seulement au
peuple togolais.
Cette nouvelle alternative politique pourrait encore se faire
avant 2015 à mon humble avis, et reste le principal défi qui attend tout
togolais désireux d’œuvrer pour la reconstruction de notre nation. Un désir
dépourvu de calculs politiciens et d’arrière-pensées…, un désir dépourvu de
haine pour le prochain, mais pourvu d’un amour profond pour le Togo,
rien que le Togo et seulement le Togo !