Sunday, April 09, 2006
L’image et son écriture:
Je prends donc le journal, je lis l’article, je regarde les photos. Les images grouillent dans ma tête d’artiste. J’imagine des choses, j’imagine le sang et je vois du rouge. J’imagine la peur et je pense à une couleur noire. Je suis tout triste et j’ai le "bleu", je mélange sans le savoir du gris à du bleu indigo quand je commence ma composition. Mon esquisse est née dans ma tête alors que j’étais devant mon écran d’ordinateur, d’où mes premières touches réalisées directement avec un programme de peinture à partir de la photo que je venais de scanner. Le jour où je me décide enfin à peindre pour de vrai mon tableau j’ajoute ou je retire des couleurs suivant mon humeur. Je redonne une dimension de liberté à Atsupi, et par transcendance à la Femme en général, c’est-à-dire à Eve, car c’est a elle que je pense, d’où le titre de mon tableau : " Morte Eve". C’est la femme assassinée ! Oui, je ne sais pas pour quelle raison j’ai oublié complètement Adam. Peut être est ce à cause de Koffi le beau frère, car je n’ai pas su choisir entre lui et Thomas le mari. Non, c’est peut être à cause de l’assassin, car il était lui aussi un homme. Cela me faisait trop d’hommes, trop d’Adam. Mais Atsupi, elle, je n’arriverais jamais à l’oublier. Quel homme d’ailleurs pourrait facilement oublier sa mère, celle qui non seulement lui a donné naissance et ensuite ses seins à téter? Devant ma toile, je me donne toutes les libertés possibles. Je peux laisser mon pinceau et travailler avec mes doigts. C’est ma technique, celle de l’incertain. C’est ma conception de la liberté et donc aussi de la liberté dans la peinture. C’est l’"Incertitudisme ". Mon but est d’arriver à libérer ma tête de l’horreur de cette histoire et en me libérant moi-même, rendre aussi la liberté à toutes les femmes du monde, forcées de subir la “bêtise humaine”. Les femmes abusivement mis en prison, les femmes violées, les femmes abandonnées à leurs douleurs au moment de faire des enfants, dans nos hôpitaux qui manquent de moyen à cause de nos dirigeants politiques (qui déploient tous les moyens autour de leur sécurité et de leur vie personnelle, plutôt que pour la santé de la population)… etc. Je me libère de tous les instincts de bête sauvage qui quelque part cachés en moi pourraient un jour m’amener à porter ne serait-ce que la main sur une femme. Et je me dis Non, jamais, jamais de la vie, jamais une femme ne doit souffrir à cause de moi.
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