Sunday, May 07, 2006
PORTRAIT D'UN COLONEL
La mort du Colonel, le peintre que je suis l’avais appris en 1993 comme toute la population togolaise à l’époque, mais en 2003 j’avais été très intrigué par les photos et l’histoire que j’apprenais sur ce soldat. Cela m’avait fait perdre l’appétit pendant des jours, et quand ensuite j'avais voulu reproduire son portrait comme je l’avais ressenti, je n'ai jamais pu revoir que la part animale en l'Homme.
La bête sauvage n’use de sa férocité que pour défendre son territoire ou sauver sa vie. Le lion ou les oiseaux rapaces n’attaquent que pour se nourrir ou défendre leur territoire. Même le serpent ne mord que quand il se sent menacé, mais l’homme lui, peut tuer de sang froid son prochain juste pour de l’argent ou pour satisfaire son plaisir ou celui d’un autre homme qui le lui commande, et c’est ce que je ne comprends pas.
Il doit y avoir en l’homme pire que l’animal. Je n’ai pas pu m’abstenir d’utiliser la couleur rouge pour symboliser tout ce sang inutile qui a coulé. Dans mes touches noires et grises, j’ai noyé mon amertume et ma vaine démarche pour comprendre l’incompréhensible. Depuis 2003 que je l’ai rangé, je ne suis pas arrivé à signer ce tableau. Nous sommes en 2006 et il garde toujours pour moi un goût d’inachevé, celui de la vérité qui doit un jour être dit au peuple togolais sur la mort de tous les fils de notre nation abattus sans raison, et sans que jamais aucune enquête n’aboutisse.
Vous parlez de réconciliation et de réhabilitation ?
Vous me dites que des rues à Lomé ont été dénommées ?
Je crois que cela sent le mensonge, oui certainement…cela sent le mensonge.
Vous voulez des preuves?
Jetez seulement un coup d'oeil sur l'organisation du 27 avril 2006 au Togo et priez pour nos morts, qui certainement continuent de se retourner dans leurs tombes.
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