Tuesday, April 01, 2008
QUAND LE “POISSON” DEVIENT UN “POISON D’AVRIL” POUR LES TOGOLAIS - (BIS)
Préambule: Le titre date de 2006 mais c’est aux lecteurs de juger s’il reste d’actualité ou pas. Ce que je sais, c’est que cela fera bientôt trois années que le “grain de baobab” a pris racine de manière sanglante à la place du “vieux baobab” dans notre cher Togo, et pour ceux qui continuent de croire à un simple poisson d’Avril, il est temps et plus qu’un devoir de nous ouvrir les yeux et de voir qu’un véritable poison est en train de se distiller dans la conscience collective de notre population. D’aucun commencent par croire qu’un criminel peut s’auto- amnistier puis continuer de mener tout le pays en bateau dans la direction de son choix et cela contre vents et marées. Quel bilan tirons nous de trois années de gouvernance du sieur Gnassingbé Faure? C’est ce que je nous demande de faire après relecture de cette vieille publication que je m’étais permis d’écrire il y a deux ans à l’occasion du 1er Avril 2006 (Ce n’était cependant pas pour offrir aux togolais un “poisson d’Avril”). Bonne lecture qd même et bonne réflexion surtout, car nous ne sommes qu’au début d’une nouvelle épopée au Togo.
S’il m’était donné de retenir certains événements qui se sont passés au cours de l’année 2005 au Togo, je retiendrai certainement non pas le décès d’Eyadéma le 5 février, mais plutôt les faits qui avaient suivi ce décès, notamment les massacres de la population au lendemain de l’élection présidentielle d’avril 2005.
Le mois d’avril en effet a toujours été au Togo celui des canulars et des plaisanteries plus ou moins de mauvais goût comme les poissons d’avril. C’est aussi le mois qui nous rappelle l’indépendance de notre pays, et pour cette raison, l’élection présidentielle du 24 avril 2005 organisée peu après le décès du dictateur avait d’abord sonné dans nos têtes comme le glas qui enfin donnerait la liberté aux togolais, surtout quand l’on sait combien sous Eyadéma nous n’avions pu jouir de cette indépendance. Je me rappelle de la toute première célébration du 27 avril juste après la Conférence Nationale au Togo. Pour ceux qui n’en garderaient plus le souvenir, je rappelle que la plage de Lomé ce jour là avait été toute noire de monde, chacun voulant exprimer sa joie de pouvoir jouir de cette fête longtemps confisquée par Eyadéma, qui après l’assassinat du Père de l’indépendance Sylvanus Olympio, était revenu en 1967 mettre un terme à la liberté de parole des togolais. Le 13 janvier n’était donc apparu que pour ternir la célébration du 27 avril qui marque en fait la "rupture" de notre pays avec le colon français. Officiellement imposé aux togolais comme une victoire sur l’impérialisme, il n’aura jamais été qu’une blague du Général à son "peuple", et Dieu sait combien quand le goût du vin change en vinaigre, il peut couper l’envie de boire même au plus gros soûlard. Le 13 janvier n’était donc qu’une fête de mauvais goût qui comparé à la célébration du 27 avril qu’Eyadéma offrait aux togolais de son vivant , n’était rien d’autre qu’un gros poisson d’avril mal cuit qu’il nous fallait manger (entendez célébrer) et même "digérer" de gré ou de force.
Avec le décès d’Eyadéma, l’espoir était donc permis de croire en la bonne foi de son fiston " le Faure ", pour définitivement changer les choses dans notre pays, mais hélas ! Celui-ci jusqu’à présent n’a malheureusement pas l’air d’être assez " fort " pour résister aux pressions des fauves qui continuent de faire tourner la machine de la répression dans notre pays plus d’un an après la mort du " vieux ", raison pour laquelle nous continuons de voir surtout depuis la célébration du 13 janvier 2006, la roue togolaise toujours tourner dans le même sens qu’il y a bientôt quarante ans. Au lieu donc d’un simple poisson d’avril, nous avons même désormais droit à un véritable "poison d’avril" qui déjà en 2005 après l’élection présidentielle aura fait son lot de victimes, à savoir des réfugiés dans les pays voisins, des morts, des pressions, des répressions diverses et bientôt des dépressions. Bref le cercle infernal reste immuable au Togo, et les réactions surtout négatives de la communauté internationale à la situation pourrissante et persistante dans notre pays, illustrent bien ma sombre vision des choses. Nous sommes tout simplement très loin encore de l’indépendance réelle à laquelle a toujours aspiré notre peuple. Sans aucun doute, nous pouvons dire qu’il y a longtemps que notre poisson d’avril s’est tourné en un véritable poison pour notre population, et quand on sait qu’une année entière vient de s’écouler depuis la mort d’Eyadéma, sans que rien ne semble réellement bouger dans notre pays (si ce n’est que notre équipe nationale de football pourra bientôt participer au Mondial en Allemagne), il y’a lieu de se poser des questions sur la situation réelle et l’avenir du Togo. La politique togolaise est devenue tellement monotone, qu’il va falloir se trouver d’autres distractions pour s’éviter des crises cardiaques. Qui sait si nous ne devons pas commencer par exploiter d’ailleurs la filière du sport pour essayer de sauver le Togo de la noyade. Je m’en vais même pour cela suggérer que nos autorités actuels commencent par proposer aux prochains jeux olympiques par exemple, une nouvelle discipline où nous sommes sûrs de remporter toutes les médailles. Pour ma part, j’opterais volontiers pour la course aux urnes (entendez les urnes sous les bras). Une discipline où les togolais sont et resterons imbattables comme le monde entier a pu l’observer en direct sur les petits écrans de télévisions, au cours de la dernière présidentielle organisée dans notre pays. A ce jeu là au moins, nous sommes sûr de dominer, et peut -être que seulement alors, le monde recommencera par parler d’une manière plus positive de notre pays et nos mois d’avril devenir moins amers ?
Réflexion : Allons nous encore cette année 2008 assister à des défilés militaires, des cérémonies de décorations des traîtres du pays, ou des célébrations de messes puis aller pleurer sur les tombes de nos morts, et continuer par regarder leurs assassins se pavaner tranquillement dans nos rues? Le poison distillé par le parti au pouvoir a-t-il déjà complètement affaibli notre population? Qu’est donc finalement devenue l’opposition politique togolaise? Quel avenir pour les togolais qui ne trouvent même plus un poisson (de mauvais goût) à manger sur leur table? À quand la lutte pour la vraie libération de notre pays...?
Il y a tant de questions à laquelle j’aimerais pouvoir répondre, mais…hélas! Bientôt ce serait encore une fête de l’indépendance bourrée de mauvais souvenirs et d’actes manqués de notre part, nous les fils de ce pays meurtri. Ô combien triste est le sort de notre cher patrie? Pleures Togo, pleures Ô pays bien aimé, mais quand tes larmes sêcheront, lêve dignement la tête puis marche courageusement à la reconquête de ta liberté volée. Dignes fils du Togo,la lutte pour notre indépendance ne doit pas s’arrêter… elle ne fait que commencer.
P.S: Cet article peut aussi etre lu sur :http://www.africatime.com/Togo/index.asp
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